Le texte récemment rejeté par les députés européens prévoit l’élargissement du marché d’échanges des quotas d’émissions du dioxyde de carbone. En parallèle, il propose la suppression des quotas gratuits accordés aux industriels européens. Comment s’explique ce rejet surprise ?
Un rejet inattendu qui rassemble des familles politiques opposées
Le rejet de ce texte clé était inattendu. 340 députés ont voté contre, 265 pour et 34 se sont abstenus. Ce sont surtout les députés européens « verts » et de gauche qui se sont dressés contre ce texte. En effet, ils qualifient ce dernier de trop peu ambitieux.
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Les « verts » ont invité la majorité à retravailler ce texte qui ne répond pas à l’urgence que représente le changement climatique, selon eux. Karima Delli, une eurodéputée des « verts », évoquait des règles trop peu ambitieuses. Quant au rapporteur du texte rejeté, Peter Liese également eurodéputé depuis 1994, s’offusquait en constatant que ce rejet rassemblait les « verts », les socialistes et les députés de l’extrême droite.
Les eurodéputés rejettent un texte-clé sur la réforme du marché du carbone, un coup dur pour le plan #climat de l’UE https://t.co/ezoUiQXA9e
— Le Monde (@lemondefr) June 8, 2022
Dans l’hémicycle du parlement européen, à Strasbourg, l’ambiance était loin d’être détendue ce mercredi 8 juin. Suite à cette contestation, Peter Liese a soumis l’idée d’une révision en commission parlementaire. Le but de ce travail : proposer un texte remodelé et un nouveau vote. La majorité des députés européens ont approuvé cette idée.
Un texte issu d’un compromis
Le texte clé de la réforme du marché du carbone symbolisait le compromis établi entre la droite pro-européenne et les libéraux et centristes. Parmi les éléments déterminants de cette proposition de loi : une réduction de 63 % d’ici 2030 des émissions de CO2 dans les secteurs industriels couverts par le marché européen. La commission avait proposé une baisse de 61 %. Même si la proposition soumise aux eurodéputés est plus alléchante, elle reste inférieure au souhait révélé (67 %) par le vote en commission parlementaire Environnement.
Autre élément important de ce texte : l’ajustement du calendrier visant à supprimer les quotas d’émission gratuits dont bénéficient tous les industriels européens. En parallèle, les importations de secteurs polluants dans l’Union Européenne devaient être taxées sur la base du prix du CO2.
Crédit Photo CANVA